* La (vraie) vie *

On n’oublie pas…

15 juin 2012

Croiser une jeune femme.
Une jeune femme qui a l’air triste.   

Même si je sais pertinemment qu’aucun mot ne pansera sa plaie, lui parler simplement, comme bon nombre d’entre vous l’ont fait lorsque j’ai été confronté à cette épreuve

ciel

Lui dire qu’elle n’oubliera pas, jamais.
Lui dire qu’il faut en parler, que c’est un sujet encore bien trop tabou et qui touche pourtant bien plus de couple qu’on ne le pense!
Lui dire qu’il y aura d’autres enfants mais qu’ils ne remplaceront jamais ce premier bébé.
Lui dire que cet enfant sera toujours là, dans son coeur et dans ses pensées.
Lui dire que le temps fera son travail mais que cela sera toujours douloureux.
Lui dire que chaque grossesse sera difficile à vivre mais qu’il faudra tenter d’en profiter, de peur de regretter.
Lui dire que parfois en regardant ses enfants, malgré le bonheur elle sentira les larmes monter en pensant à ce bébé.
Lui dire que c’est difficile et que ça prendra du temps.
Lui dire toute ces choses même si cela ne changera rien.

Elle, elle m’a dit que ça lui avait fait du bien qu’on lui parle simplement, sans lui dire « ohlala ma pauvre! quelle horreur… bouhhh! » et sans pour autant tomber dans le « rho ça va c’était pas un bébé, c’est rien! »…
A moi aussi, ça m’a fait du bien…
J’y pense quand même à notre enfant parti si soudainement… 
3 ans après le temps a fait son travail, et même si j’ai 2 merveilleuses petites filles… la plaie est moins vive mais elle est toujours là…

On n’oublie pas, on vit avec.

Bon, bah voilà, c’était pour dire, peut être que ces quelques mots seront lus par une femme dans le même cas et qu’elle se sentira un peu moins seule le temps de la lecture de ce post…

Aller, c’est pas que j’ai un week-end de dingue qui m’attend… mais si en fait!

Bon week-end à toutes et tous!!! 

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14 Comments

  • Reply Karen 15 juin 2012 at 8 h 41 min

    Non on n’oublie pas… Je n’ai pas été confrontée à cette douleur mais j’ai aussi parfois un petit pincement au cœur en pensant aux embryons qui n’ont pas réussi à se développer suite à la FIV… C’est bien d’en parler… xxx

  • Reply Gaëlle 15 juin 2012 at 9 h 32 min

    La même…….

    Je ne m’en suis jamais cachée.. Deux grossesses perdues précocement en quelques mois..

    Et cette incompréhension qui persiste, ce sentiment d’injustice, à la limite de la « haine » (le mot est un peu fort mais je n’en trouve pas d’autre)..

    Surtout quand absolument toutes les femmes autour de soi tombent enceintes..

    Un sentiment de vide et d’inutilité.. De vie pas totalement accomplie..

    Et ces 6 kilos qui se sont installés juste parce que le corps (et l’inconscient) n’accepte pas de ne pas être habité.. A rajouter au 5 kilos resté après la naissance de Petite Demoiselle bien sûr! Sinon ce ne serait pas drôle! (faites le calcul!)

    Et ne surtout pas oublier de garder le sourire, le prendre la chose avec détachement et humour quand on nous demande avec le plus grand tact : « Alors quand est-ce que vous nous faites le deuxième? Va falloir songer à changer de facteur hein! » (c*******!)

    Et ne pas oublier de prendre rendez-vous dans un centre de PMA.. Parce que l’évidence est de plus en plus évidente..

  • Reply Gaëlle 15 juin 2012 at 9 h 45 min

    Ah oui, j’oublais!

    Effectivement ne pas céder à la tentation d’étrangler la personne qui immanquablement nous dira : « Oh ben ça va hein! C’était pas un bébé c’était juste un embryon! Penses à celles qui perdent leur bébé à 6 mois de grossesse! »

    Parce que bien évidemment, on n’a pas conscience de la différence, et on n’a pas le droit de quand même mal vivre ce qui nous arrive..

    Après tout, comme disent les docteurs, j’aurais presque pu ne pas m’en apercevoir..

  • Reply Astrid 15 juin 2012 at 9 h 53 min

    @Karen : sujet effectivement encore bien trop tabou! x

    @Gaëlle : Et oui, c’est vraiment étrange ce sentiment d’inachevé et de colère car oui bien évidemment c’est toujours à ce moment que toutes les cops annoncent leur grossesse!

    c’est pour ça, ne pas poser de question et qu’on ne me parle pas d’embryon ou de bébé, dès qu’on est enceinte pour moi on porte la vie!
    Je ne sais pas si tu as lu mes articles de l’époque mais c’est vraiment ça…

    qu’est ce que je l’ai eu cette reflexion…c’est à 4 mois de grossesse que le coeur de mon bébé s’était arrêté et à 4 mois je peux certifier que c’était un bébé!
    En tout attendant bon courage. xx

  • Reply Amelie 15 juin 2012 at 9 h 56 min

    non, on n’oublie pas….. même si parfois on se dit qu’oublier serait plus facile.

  • Reply au petit bonheur 15 juin 2012 at 11 h 13 min

    Tout à fait d’accord…Et surtout, il faut le dire à nos enfants, pour qu’ils puissent mieux comprendre leur histoire personnelle et se sentir aimés tels qu’ils sont. Cela fait partie de notre histoire et on n’oublie effectivement jamais (d’autant plus quand toutes les copines autour semblent avoir des bébés en claquant des doigts…).
    En même temps ces épreuves font aussi grandir chacun d’entre nous et apprécier le bonheur présent, enfin, c’est mon avis et je le partage !

  • Reply CaroleInEngland 15 juin 2012 at 12 h 41 min

    J’ai connu cela aussi entre mes deux enfants. Par contre, mon cote britannique me fait aller de l’avant. Je n’oublie pas mais je ne me suis jamais dit « Et si c’etait alle jusque’au bout… ». Si cela n’a pas ete, c’est que la Nature avait ses raisons. Je ne cherche pas a savoir.

    Cela parait dur comme point de vue mais d’autres epreuves plus dures que celle-ci m’ont fait realiser a quelle point la vie etait fragile…

  • Reply CaroleInEngland 15 juin 2012 at 12 h 45 min

    Je voulais ajouter que le sujet ici en GB n’est pas tabou donc cela a peut-etre aide.

  • Reply A pas de fourmi 15 juin 2012 at 13 h 14 min

    Je plussoie le commentaire d’au petit bonheur : je n’ai pas vécu cette épreuve personnellement, mais Maman oui, 2 fois, eh ben ça nous a tous soudés. La première fois on était un peu jeunes, on ne réalisait pas bien, mais la seconde je m’en souviens comme si c’était hier. Et pareil, à une moindre échelle, la douleur si particulière quand on apprend d’autres grossesses autour… Et je confirme qu’il faut en parler, y compris aux enfants qui arrivent après. Ca fait partie de l’histoire de la famille. Et puis ce serait dommage de se priver d’un intercesseur privilégié Là-Haut, non ?
    1000 pensées pour toi Astrid… je t’embrasse !

  • Reply Véronique 15 juin 2012 at 14 h 10 min

    Ca ne m’est pas arrrivé, j’ai de la chance. Mais je me rappelle les paroles d’un prêtre qui nous rapportait les propos qu’il avait tenus à une jeune femme : »n’oubliez pas que cet enfant est Là-Haut, et quand ce sera votre tour, il vous accueillera en disant « Maman », vous le retrouverez alors et vous serez ensemble à jamais ».

  • Reply Isabelle 16 juin 2012 at 22 h 33 min

    En effet, on n’oublie pas. On voit grandir les autres. On sait qu’on a tout de même de la chance. Mais on n’oublie pas et certaines dates font mal.

  • Reply Gwen 20 juin 2012 at 11 h 35 min

    Vivre avec, c’est exactement ça. Cela vient s’ajouter notre histoire qui malheureusement est construite de beaux et de plus tristes moments.

    Et surtout en parler sans tabou pour que lorsque cela arrive à l’une d’entre nous elle ne se demande pas pourquoi elle mais qu’elle sache que cela arrive à plus de gens qu’on ne l’imagine.

  • Reply Stéphanie 13 novembre 2012 at 14 h 31 min

    On n’oublie jamais….
    Pour ma part, je crois que c’est impossible, rien que de lire cette page je me sens happée vers de très sombres pensées. Les pires expériences de ma vie, les plus stupides phrases entendues, des choses blessantes, maladroites qui ne nous aident vraiment pas à remonter la pente et à affronter cette perte immense. Mais également quelques douces surprises qui sont venues me réconforter : une adorable infirmière qui a pris sur son temps précieux, sans compter pour venir me soutenir dans ma chambre et une connaissance qui est devenue une amie et un solide soutient.
    Bon, il est temps pour moi de refermer ces petites pensées….mon regard se brouille

    • Reply Astrid 13 novembre 2012 at 14 h 36 min

      merci pour ces quelques mots, je sais comme ça peut être douloureux…

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