Tout d’abord un grand merci à toutes et à tous pour vos messages qui nous ont fait chaud au coeur.
10 jours après la mauvaise nouvelle, on aurait pu penser en être un peu plus loin qu’actuellement….
mais non…
Tout ne s’est pas passé exactement comme prévu…
Le jeudi 10 déjà : saignements, écho… et là on a effectivement vu
notre petit bout de chou mais malheureusement son coeur s’est arrêté
de battre. Une fois l’annonce de la mort faite, on se dit que les
docteurs vont nous retirer ce petit être… mais non « madame on vous le
laisse une semaine, vous n’êtes pas une urgence il est bien accroché ce
petit. l’intervention chirurgicale aura lieu fin de semaine
prochaine si il ne part pas tout seul. bon courage. »
ok
ok…
on reste un peu sonné par tout cela…
Se dire que notre bébé est mort déjà n’est pas chose facile mais se dire qu’on le porte encore
au creux de nous… c’est pfffff… difficile.
La nuit devient très noire et très longue, du coup on ne dort plus, non, ou juste au petit matin.
On apprend à déambuler avec
un corps qui dit de partout « je suis enceinte » et on apprend par la même occasion à « subir » à tout bout de champ « c’est super c’est pour quand? »…
On fait avec et on répète la même phrase préparée bien avant histoire de contrer la chose d’une manière un peu légère « c’est pour… plus, il est mort. Mais les docteurs nous l’ont laissé une p’tite semaine. » et le tout avec le sourire s’il vous plait (c’est pas parce qu’on est triste qu’il faut oublier ses bonnes manières, non mais).
Et on attend. On en parle pour ne pas stigmatiser l’évènement même si on voit bien que ça rend certain mal à l’aise (et on s’en excuse).
On se rend compte (même si on n’en a jamais douté) qu’on a de la chance d’avoir un mari comme ça parce qu’on vie vraiment le moment à deux, en couple soudé et uni.
On est aussi bien entourés par la famille et les amis. Et puis vos messages et les prières, les notres, les votres, ça peut paraitre dérisoire mais nous, ça nous aide.
On arrive à se sentir un peu moins sonné. Tout du moins pendant un moment.
Parce que 5 jours après le mardi 15 exactement, la situation change encore du tout au tout quand on est prise de terribles douleurs (et quand je dis terribles douleurs je pèse mes mots… je crois qu’il n’a pas, dans la langue française, de mot qui qualifie cette horreur).
On a la chance d’avoir une super maman (inquiète un peu quand même) qui nous emmène illico presto chez le gynéco.
Pour s’entendre dire en gros: « c’est super votre corps a décidé d’expulser tout ça tout seul. Les douleurs ce sont des contractions. le travail a bien commencé. rentrez
chez vous. ça risque d’être long (plus d’une semaine) et très douloureux mais avec un peu de chance vous échapperez au curetage. On se revoit
dans quelques jours pour une écho de controle et on avisera à ce moment là. S’il y a un problème: allez aux urgences. Au revoir Madame et surtout bon courage! »
Pour une première c’est réussie!
Nous voilà donc de retour à la maison hurlant de douleurs avec môman.
Heureusement qu’elle était là parce que j’avoue que je ne suis pas d’un naturelle suicidaire loin de là mais à cette occasion j’avoue que j’y ai pensé une fraction de seconde.
J’ai hurlé haut et fort qu’on ne nous y reprendra plus.
J’ai détesté toutes ces femmes menteuses qui après l’accouchement nous disent d’un air détaché « ohlala oui les contractions c’est très douloureux mais bon. » Non, y’a pas de « mais bon » et non ce n’est pas « très douloureux », c’est juste inqualifiable!
Après coup (enfin la première grosse crise étant passée) on a un moment de zénitude ultime, genre « je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie ».
Mais quand la seconde crise arrive, on oublie vite ce moment de plénitude…
Et ainsi de suite pendant 6 jours avec des crises de plus en plus espacées et heureusement de moins en moins douloureuses.
A cette douleur physique, on n’oublie pas de rajouter la douleur psychologique, la tristesse, le sentiment d’impuissance (surtout pour le mari qui donnerait tout pour prendre un peu cette douleur et soulager sa femme)….
bref tout ça tout ça….
On se dit qu’effectivement c’est une chance que tout se fasse naturellement parce qu’on n’est pas très hopital mais bon…
On se dit qu’il y a toujours plus malheureux, c’est vrai, on le sait mais bon…
On se dit que c’est une épreuve et que notre bébé a été rappelé par Dieu mais bon…
On se dit qu’on a la chance d’être entouré et aimé mais bon…
On se dit qu’on aura un deuxième, un troisième, un quatrième, un cinquième enfant mais bon…
On se dit …
On se dit tellement de chose.
Tous nos beaux projets sont chamboulés, on est un peu sonné mais on est courageux on sait qu’on va se relever sans oublier.
On a d’ailleurs commencé à se relever, il le faut.
C’est impératif de se bouger, d’avancer même si ce n’est pas facile. Même si on n’a pas envie. Même si on se sent vide. Même si on est épuisé. Même si on ne sait pas de quoi demain sera fait. On attends avec impatience la suite des évènements en se disant que le plus difficile est passé.
Et puis sans rire, une fois qu’on a vécu les contractions, on peut tout affronter, n’est ce pas mesdames!
40 Comments
je vous lis regulierement mais n’ai encore jamais poste…
alors juste un p’tit mot pour vous dire que je comprends tres bien par ou vous etes passee : j’ai vecu la meme chose il y a 10 ans juste, enceinte de mon 1er bb et je suis restee 15j avec le bb bien accroche avant que les medecins interviennent…
3 mois apres, j’attendais mon aine, mon grand louis de bientot 9 ans qui ne serait pas la si je n’avais pas traverse cette epreuve douloureuse mais si frequente. Louis a aussi 2 soeurs et 1 frere, bon courage et patience !
anne
Et tu as raison: une fois que tu as vécu les contractions, tu peux tout affronter
Il en faut du courage!
Il est vrai que les contractions sont douloureuses mais tes prochaines contractions annonceront un heureux évènement et là, tu oublieras très vite cette douleur!!
Et comme le dit si justement « Sophiela styliste », la douleur est amplifiée par la douleur du coeur…
En pensées.
DominiqueL.
Cela ne vous consolera pas mais ma belle-soeur qui a vécu la même épreuve a rencontré des médecins 10 fois pires que les vôtres. Je suis bien « heureuse » que cela de plus vous ait été épargné comme si la douleur ne suffisait pas.
JE vous souhaite beaucoup de courage pour la suite.
Bises de réconfort à vous deux et à bientôt !
PS : j’ai pensé à toi hier soir, F. Foresti était l’invité du JT …
et comme vous dites… avec le sourire… et ne pas hurler sur les gens qui vous répondent « la nature est bien faite, vous êtes jeune… »
et oui… ca fait mal, mal partout.
Je ne dirais pas que les contractions ne sont pas douloureuses car pour mon cas c’était très douloureux (heureusement que lors de l’accouchement l’anesthésiste était arrivé rapidement) et alors que personne ne m’avait jamais dit comment ça faisait mal et où, moi je sais très bien décrire ces douleurs et les localiser précisément.
J’espère que le temps saura estomper tout cela car s’il faut être armé moralement et physiquement.
De grosses bises.
On se dit tellement de choses pour essayer de se rassurer et d’avancer un peu mais bon cette douleur s’estompe si difficilement et si lentement.
Je vous souhaite des jours meilleurs
pas grave ! j’étais un peu (beaucoup) en colère contre les médecins…
Prends soin de toi.
bisous doux.
bref c’était il y a presque 20 ans et mainteant j’ai 4 beaux enfants et je me dis que c’était dur à avaler mais pas insurmontable.
bon courage, on apprend à se réjouir de petits bonheurs tout simple, après ce genre d’épreuve.
Marie
Ton post est très émouvant
je t’embrasse
sophie
PS pour la petite histoire j’ai attendu ma fille 3 mois après …
Lui donner un prénom qui vous est cher aide à mettre des mots sur une douleur indicible.
Je suis de tout coeur avec vous car c’est une épreuve terrible et le regard des gens est douloureux également.
Que notre tout petit Gabriel-Marie veille sur vous et accueille au ciel votre petit bébé.
Je suis sonnée par ce que je viens de lire, mais je voulais juste vous envoyer plein d’ondes positives et vous souhaite un cheminement plein de serénité et de douceur.
Plein de bonnes choses pour la suite.
Trés sincèrement
Alexia
je vous envoie mes plus douces pensées.
je viens parfois mais n’avais pas encore posté…
J’ai demandé à PB de vous transmettre nos prières, et je renouvelle aujourd’hui, offrant pour vous les diificultés de la rentrée… courage dans cette via crucis, vous verrez bientôt la lumière du ressuscité !!!
je vous embrasse tendrement
En me promenant sur ton blog, je viens de découvrir cette page. Je ne savais pas. Comme je me sens proche de toi tout à coup. Notre petit 3ème à rejoint le ciel cet été, au bout de trois mois de grossesse. Une douleur intense, encore aujourd’hui. Ceux qui ne l’ont pas vécue ne peuvent pas comprendre. Six mois plus tard, mon cœur est encore brisé. Heureusement nos bambins sont là et nous obligent à « sur-vivre ». Depuis six mois, je ne parviens plus à tomber enceinte (alors que pour ces trois grossesses, l’affaire était bouclée en 1 mois ou 2), comme si tant que le terme n’était pas dépassé, cette histoire ne pouvait pas se terminer. Bref, j’ai eu envie de partager cela avec toi, même si j’imagine, c’est loin maintenant et tes deux choupettes t’ont aidée à trouver un nouveau chemin. La vie est quand même dure parfois ! A très vite, Sophie (Verzier)