On s’est connu en première année de maternelle, à 3 ans tout juste.
Je crois qu’on a eu le coup de foudre l’une pour l’autre dès le début.
Les inséparables.
Je me souviens qu’en dernière année de maternelle quand nous avons eu la varicelle (en même temps), nous nous téléphonions déjà pour papoter et chanter « trois petits chats ». A 5 ans.
On allait chez l’une ou chez l’autre le mercredi après midi, on passait des week-end et les vacances ensembles.
On a rigolé comme des gourdasses pour des histoires de lunettes neuves nettoyées au Scotch Brit, on a pris nos bains ensemble jusqu’à nos 20 ans, on s’est réfugié l’une chez l’autre lors de nos premiers chagrins d’amour, on a fait des kilomètres dans le forum des Halles, on a pris un nombre de goûters hyper-caloriques inimaginables, on a pleuré dans les bras l’une de l’autre la perte d’être cher, on a béni l’arrivée des communications téléphoniques illimitées, on était témoin à nos mariages, on s’est téléphoné depuis la salle d’accouchement…
On a toujours été là l’une pour l’autre au quotidien, pour les occasions exceptionnelles, bons et mauvais moments compris.
On pourrait écrire une encyclopédie en 30 volumes avec tous les souvenirs qu’on a.
Nous sommes des soeurs de coeur.
Elle la blonde, moi la brune.
Nous sommes des opposées en tout point côté caractère, ce qui créé une équipe de choc, un complément idéal.
Aujourd’hui encore on a beau avoir 33 ans, des maris, des enfants et vivre à 350km l’une de l’autre, il n’y a pas une semaine sans nouvelle.
On est incapable de passer moins d’une heure au téléphone (au grand damn de nos maris) et surtout lorsqu’on se voit on a de nouveau 8 ans.
Malheureusement ça n’est pas aussi souvent qu’on le voudrait mais quand ça arrive c’est la fête et en même temps c’est comme si on s’était quitté la veille.
C’est une relation vraiment particulière.
Elle est mon amie, ma complice, ma BFF, ma soeur…
Il y a 15 jours, elle a débarqué à la maison avec toute sa petite famille.
Comme d’habitude ce fut superbe même si bien trop court.
A un moment, je me suis arrêtée pour les observer: Emilie, son mari, le mien et nos 4 enfants…
Les voir là, tous réunis, complices.
Soudainement, le temps d’une minute, j’ai été submergée d’une sensation particulière. Je n’avais plus 8 ans mais bien 33.
Me dire qu’on s’est connu à l’âge de nos plus jeunes enfants.
Réaliser qu’on a de la chance que nos maris et nos enfants s’entendent super bien.
Prendre conscience qu’on a parcouru un sacré chemin depuis ce mois de septembre 1984 où nous nous sommes rencontrées.
Espérer que nous aurons encore de longues années côte à côte.
Et surtout prier pour que mes enfants rencontrent « leur Emilie ».
Je vous souhaite un beau week-end!